Le stand était vachement bien positionné, premier face à l’entrée et donc la visibilité était nickel. On était à peine installés qu’on nous demandait déjà à quelle heure ça commençait.
On a tout de suite senti que l'attente était grande, que le public était chaud et il n'était pas question de le décevoir.
La meute BHA était affamée, chacun tour à tour bondissant au quatre vents pour interpeller le chaland dès qu’il s’approchait ou lançait ne fût-ce qu’un regard intrigué en direction de notre rutilante banderole.
JC, qui a sans nul doute pratiqué le stratego à haut niveau dans sa tendre enfance, menait la danse d’une main de fer (dès qu’il avait lâché son burito) et désignait à chacun les cibles potentielles sur lesquelles nous fondions sans retenue. Qui pour proposer une dégustation, Qui pour répondre aux questions, Qui pour se proposer d’expliquer ce que nous faisions ou qui nous étions.
Robin, qui a sans nul doute un double cascadeur dans une dimension parallèle quantique, nous avait pondu une recette de haute voltige pour repousser les limites de la cuve et de son sac.

11kg de malt dans une cuve de 25l.
Je pense que si le cirque du soleil avait délocalisé un de ses spectacles dans les ruines de l’abbaye de Villers ce dimanche, ils auraient fait bien pâle figure face au spectacle que Corentin offrait aux yeux de tous alors qu’il touillait vigoureusement dans cette amas sombre et chaud, débordant de toute part qui semblait doté d’une volonté propre de fusionner avec tout ce qui se trouvait sur la table.
La bière a également bien coulé à flots. Manon n'a pas failli à sa tâche non plus. Les yeux rivés sur le stock elle a fait évoluer la carte des bières en continu, bien armée de sa parfaite maitrise du BJCP et de la langue de Michael Jackson (celui que vous voulez). Certaines bières ont disparu avant même que l'encre du marqueur n'ait eu le temps de sécher sur le carton, il faut dire que les gros stout fumé au Rhum n'étaient pas légion chez nos voisins et faisaient saliver tant les hipster que les bons pères de familles bedonnant. Les bouteilles se sont littéralement vidées toutes seules et la pompe a craché pas moins d'un cinquième d'hecto.
La seule déception de la journée viendra une fois de plus au moment de faire les comptes et quand Manon, toujours affectée aux tâches délicates, nous annoncera que notre vaillante boite de kleenex ne contenait guère plus qu'une cinquantaine d'euros.
Mais je m'en voudrais de terminer sur une note négative et je retiendrai donc les nombreux points positifs.
Un organisateur qui ne se fou pas de nous et nous offre, en plus d'un bel emplacement, 25kg de malt, du houblon, un accès au stand en voiture, un parking, un verre et 5 jetons à chacun.
Une équipe de juste 5 personnes (+Benoit et son fils qui sont passé donner un coup de main quelques heures) qui tient la route et qui assume tout au long de la journée sans compter la préparation et le rangement du matos une fois rentré, m'est avis qu'il reste un détail en cours sur le brassin qui est rentré fumant vers Sambreville.
Un intérêt plus marqué du public et un taux de fréquentation du stand élevé accompagné de bons retours et d'encouragements.
Pour conclure, je me contenterai de citer le célèbre philosophe et poète américain C. Moens :
Dont Worry, be happy
PS : J'ai retrouvé le double quantique de Robin. D'ailleurs si on change 3 lettres dans Robin et qu'on enlève la dernière on obtient Pouf. Coïncidence ? je ne crois pas.
