Ces derniers temps cette marque de bière (je dis marque car il ne s’agit pas d’une vraie brasserie, elle est brassée à façon chez Lupulus dans les Ardennes) a bénéficié de pas mal de couverture médiatique dans la presse régionale et nationale. D’après les journalistes, elle aurait été élue récemment meilleure bière belge du monde, lors d’un grand concours brassicole anglais, fort connu. J’aimerais quand même donner quelques précisions, car non seulement les journalistes relayant l’info se plantent, mais les créateurs de cette marque font preuve d’une certaine mal honnêteté intellectuelle dans cette affaire. Les concours brassicoles sont divisés en catégories. Le « World Beer Awards » (le concours en question) en comporte beaucoup ! Par exemple, la famille des lagers (bières de basse fermentation, comme les pils) en compte 12 à elle seule. Hors, c’est dans une de ces sous-catégories que concouraient les deux bières Tripick. On se demandera déjà ce que faisaient ces bières dans la famille des lagers, car les Tripick sont de haute fermentation, comme presque toutes les bières belges. Mais le système de ce concours est que ce sont les propriétaires de la bière qui, contre monnaie sonnante et trébuchante, choisissent la catégorie où va concourir leur produit. Ici ils ont donc choisi la sous catégorie « Strong Lager »… une catégorie où on ne rencontre presque aucune bière belge, voir aucune... car ce n’est absolument pas notre tradition brassicole. Donc, et c’est certainement la raison pour laquelle les propriétaires de la marque Tripick ont opté pour cette catégorie, il ne devait pas y avoir beaucoup de concurrence belge dans ce style. Au final, les deux bières Tripick ont donc remporté (par défaut) le titre de « Meilleures Strong Lager belges »… alors qu’elles n’avaient probablement aucune rivale belge, et que de toute manière elles n’étaient pas censées figurer dans ce style. Je ne comprends d’ailleurs pas comment il n’y a pas disqualification d’office, dans pareil cas. Cette médaille sans valeur en poche, voilà la campagne de communication lancée et un relai médiatique naïf et tronqué s’en suit… avec comme effet inévitable le public qui veut goûter cette bière inconnue dont tout le monde parle. Hors, vous le savez maintenant, il s’agit d’une opération marketing reposant sur une déformation des faits… Des faits n’étant de toute manière pas très probants. Que vaut en effet une médaille remportée par défaut, faute de concurrence, dans un style où on n’est pas censé se trouver ? Et désolé envers les propriétaires de la marque. Le but n’est pas de casser du sucre sur votre dos, mais notre métier étant de diffuser de la bonne bière, de conseiller et d’informer nos clients, je me sentais obligé d’expliquer un peu les faits.

Simon Roy wrote:Je me permets de copier-coller le message du Beer Market à ce sujet....

Ces derniers temps cette marque de bière (je dis marque car il ne s’agit pas d’une vraie brasserie, elle est brassée à façon chez Lupulus dans les Ardennes) a bénéficié de pas mal de couverture médiatique dans la presse régionale et nationale. D’après les journalistes, elle aurait été élue récemment meilleure bière belge du monde, lors d’un grand concours brassicole anglais, fort connu. J’aimerais quand même donner quelques précisions, car non seulement les journalistes relayant l’info se plantent, mais les créateurs de cette marque font preuve d’une certaine mal honnêteté intellectuelle dans cette affaire. Les concours brassicoles sont divisés en catégories. Le « World Beer Awards » (le concours en question) en comporte beaucoup ! Par exemple, la famille des lagers (bières de basse fermentation, comme les pils) en compte 12 à elle seule. Hors, c’est dans une de ces sous-catégories que concouraient les deux bières Tripick. On se demandera déjà ce que faisaient ces bières dans la famille des lagers, car les Tripick sont de haute fermentation, comme presque toutes les bières belges. Mais le système de ce concours est que ce sont les propriétaires de la bière qui, contre monnaie sonnante et trébuchante, choisissent la catégorie où va concourir leur produit. Ici ils ont donc choisi la sous catégorie « Strong Lager »… une catégorie où on ne rencontre presque aucune bière belge, voir aucune... car ce n’est absolument pas notre tradition brassicole. Donc, et c’est certainement la raison pour laquelle les propriétaires de la marque Tripick ont opté pour cette catégorie, il ne devait pas y avoir beaucoup de concurrence belge dans ce style. Au final, les deux bières Tripick ont donc remporté (par défaut) le titre de « Meilleures Strong Lager belges »… alors qu’elles n’avaient probablement aucune rivale belge, et que de toute manière elles n’étaient pas censées figurer dans ce style. Je ne comprends d’ailleurs pas comment il n’y a pas disqualification d’office, dans pareil cas. Cette médaille sans valeur en poche, voilà la campagne de communication lancée et un relai médiatique naïf et tronqué s’en suit… avec comme effet inévitable le public qui veut goûter cette bière inconnue dont tout le monde parle. Hors, vous le savez maintenant, il s’agit d’une opération marketing reposant sur une déformation des faits… Des faits n’étant de toute manière pas très probants. Que vaut en effet une médaille remportée par défaut, faute de concurrence, dans un style où on n’est pas censé se trouver ? Et désolé envers les propriétaires de la marque. Le but n’est pas de casser du sucre sur votre dos, mais notre métier étant de diffuser de la bonne bière, de conseiller et d’informer nos clients, je me sentais obligé d’expliquer un peu les faits.

Edit: et je ne suis pas le seul à relayer ses propos (une vraie star notre David national.)

Ancalagon wrote:Cela renforce l'avis que j'ai dans ce genre de concours... du gros foutoir à €€€ ...